Page:Peguy oeuvres completes 05.djvu/363

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Il n’a pas perdu, il n’a pas dépensé tout cela, tout son être, tout.

Il ne s’est pas dépensé, tout, lui-même, il n’a pas fait cette énorme, cette effroyable dépense

De soi, de son être, (de) tout,
Pour venir après ça, avec ça, moyennant ça, à ce prix,
Pour venir à ce prix-là nous donner de la tablature
À déchiffrer.

Des malices, de pauvres niaiseries, des quiproquos, des roueries spirituelles comme un devin de village.

Comme un farceur de campagne.
Comme un saltimbanque ambulant, un charlatan dans sa voiture.
Comme le malin du bourg, comme le gars le plus malin au cabaret.


Mais quand le Fils de Dieu, mon enfant, s’est dérangé du Ciel et de la droite de son Père.

Quand il s’est dérangé d’être assis à la droite.
Il n’a point fait, il n’a point fourni cette grande dépense.

Il n’a point fait ce grand dérangement pour venir nous conter des balivernes

De quatre sous.
Des paroles en l’air.
Et des emberlificotages à n’y rien comprendre.
Mais, à ce prix-là, il est venu nous dire ce qu’il avait à nous dire.
N’est-ce pas.
Tout tranquillement.
Tout simplement, tout honnêtement.