Page:Peguy oeuvres completes 06.djvu/422

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Nous ne demandons plus de ces biens périssables,
Nous ne demandons plus vos grâces de bonheur,
Nous ne demandons plus que vos grâces d’honneur,
Nous ne bâtirons plus nos maisons sur ces sables.


Nous ne savons plus rien de ce qu’on nous a lu,
Nous ne savons plus rien de ce qu’on nous a dit.
Nous ne connaissons plus qu’un éternel édit,
Nous ne savons plus rien que votre ordre absolu.


Nous en avons trop pris, nous sommes résolus.
Nous ne voulons plus rien que par obéissance,
Et rester sous les coups d’une auguste puissance,
Miroir des temps futurs et des temps révolus.


S’il est permis pourtant que celui qui n’a rien
Puisse un jour disposer, et léguer quelque chose.
S’il n’est pas défendu, mystérieuse rose,
Que celui qui n’a pas reporte un jour son bien ;


S’il est permis au gueux de faire un testament,
Et de léguer l’asile et la paille et le chaume,
S’il est permis au roi de léguer le royaume,
Et si le grand dauphin prête un nouveau serment ;