Page:Peguy oeuvres completes 09.djvu/64

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toire de la pensée, ce sera toujours ce cavalier srancais qui partit d’un si bon pas.


Ces grandes philosophies sont d’immenses et d’heureuses et profondes explorations. Les sota croient qu’entre elles elles se contredisent. Les eots ont raison. Elles se contredisent. Les sots croient qu’en elles-mêmes couvent, à l’intérieur d’elles-mêmes elles se contredisent. Les sots ont raison. Souvent elles-mêmes ù l’intérieur d’elles-mêmes elles se contredisent. Les unes disent que l’éléphant est un animal énorme, les autres que l’éléphant est un animal un peu moins énorme. Oui, mon ami, car les unes parlent de l’éléphant d’Afrique, et les autres de l’éléphant d’Asie.

Ces grands philosophes sont des explorateurs. Ceux qui sont grands ce sont ceux qui ont découvert des continent. Ceux qui ne sont pas grands ce sont ceux qui n’ont pensè qu’à se faire recevoir solennellement en Sorbonne.

ll y a’ un certain monde, un univers de la pensée. Surla face de ce monde peuvent se dessiner des géographies. Dans la profondeur de ce monde peuvent s’approfondir et se graver des géologies. Le public pour ainsi dire toujours croit et les philosophes presque toujours croient qu’ils se querellent les mêmes terres. Ni les uns ni les autres ils ne voient pas qu’ils s’enfoncent dans des continents disparates.

C’est déjà beaucoup que d’avoir découvert l’Amérique. C’est beaucoup que d’avoir pénétré au cœur de l’Afrique. Que celui qui a découvert l’Amérique soit