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Page:Pelland - Biographie, discours, conferences, etc. de l'Hon. Honoré Mercier, 1890.djvu/341

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M. Bergeron a dit au comité l’autre soir qu’il avait rempli, auprès de M. Chapleau la mission que je lui avais confiée, dans le désespoir de mon patriotisme.

M. Chapleau a refusé la main d’un frère pour garder celle de Sir John ; il a préféré les hurlements de quelques fanatiques aux bénédictions de toute la nation canadienne-française ; il a préféré la mort à la vie ; la mort pour lui, la mort pour Riel : sa carrière est brisée comme celle de Riel ! seulement celui-ci est tombé en homme, celui-là en traître.

Un dernier mot, messieurs, et j’ai fini.

Dans les mauvais jours d’autrefois, alors que le souvenir des échafauds de 1837 écrasait les âmes les plus fortes, alors que le fanatisme, le même qu’aujourd’hui, demandait le sang de ceux qui réclamaient les libertés, deux hommes sont apparus pour donner ces libertés et refuser ce sang. C’était Baldwin et Lafontaine ; Ontario et Québec ! Peuple, regarde ! le navire qui porte de l’autre côté de la mer le tory qui a brûlé le parlement en 1849, va croiser le navire qui ramène ici le fils d’un homme qui a défendu nos compatriotes au parlement qui brûlait.

Le fils est digne du père : c’est Blake, un noble Irlandais qui sympathise avec nous.

Comme autrefois, Ontario offre un Baldwin ; cherche dans les deux partis, et trouve-toi un Lafontaine : les libéraux croient l’avoir dans leurs rangs ; mais prends-le si tu veux et si tu le trouves dans le parti conservateur nous l’acclamerons avec bonheur et le servirons avec fidélité !