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Page:Pelland - Biographie, discours, conferences, etc. de l'Hon. Honoré Mercier, 1890.djvu/64

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"Tout le fonctionnement pourrait se trouver arrêté, si dès les premiers temps il y avait opposition entre les différents pouvoirs.

C’est pour éviter la possibilité d’une pareille impasse qu’on permet au ministère de changer les lieutenants-gouverneurs, s’ils ne possèdent pas la confiance du ministère qui sera soutenu par la première législature fédérale.

C’est une nouvelle application du système de responsabilité au peuple. On ne peut pas les faire faire par la première législature puisque celle-ci ne sera pas encore réunie lorsque ces nominations auront lieu, mais on veut qu’elle puisse les sanctionner ou les rejeter.

Du reste pour ceux qui craindraient que cette pratique ne se continuât, nous disons que l’article qui la sanctionne, exprime en toutes lettres qu’il ne s’agit que des premières nominations. Pour toutes celles qui suivront, l’article qui déclare que les lieutenants-gouverneurs seront nommés pour cinq ans subsiste toujours.

La proposition de l’Honorable Procureur Général du Haut-Canada a rallié toutes les opinions, seulement les libéraux prétendent davantage ; ils veulent que ce système de rappel à volonté soit, non pas appliqué une fois, et par exception, mais consacré en principe et pour toujours.

M. Sandfield MacDonald déclare que le peuple ne manquerait pas de demander bientôt le droit d’élire les lieutenants gouverneurs ; et c’est pour cela qu’il veut que du moins le maintien de leur position soit soumis à l’approbation du peuple par l’organe de la législature fédérale.

Nous n’envisageons pas la question au même point de vue....

Le parti libéral voudrait mettre en pratique ici le système enseigné aux Etats-Unis par Jefferson et qui consiste lorsqu’un parti arrive au pouvoir, à chasser des bureaux publics, tous les employés placés par l’administration précédente, pour les remplacer par des partisans du pouvoir dominant.

Les libéraux ont toujours montré un despotisme illimité. Comme ils ont encore l’espoir d’arriver un jour ou l’autre au pouvoir, ils seraient bien aises de s’y ménager quelques moyens d’exercer leurs rancunes.

Mais ce moyen va leur être enlevé. Du moment que le ré-