Page:Pellerin - Le Bouquet inutile, 1923.djvu/178

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Aimer. Sieste sur le rivage.
Ton lit est un geôlier courtois.
L’oiseau qui traverse la page
A choisi sa route et son toit.
L’amour, au meilleur de ses zèles
Ne s’endort pas avec ses ailes.
Ton lit est le noir souterrain
Où nulle sorcière ne file.
Ton lit est la barque immobile
Dans le panorama forain.

Au clavier Chopin se confie
En un la mineur affligé.
Je mettrai ta photographie
Près de Joffre à son G. Q. G.
Cézanne arrondit une pomme,
Potin arrondit une somme,
La guenon bâille son ennui,
Des trains sifflent vers les banlieues,
Une étoile rose, une bleue,
Un rideau glisse… Et c’est la nuit.