Page:Pelletan - La Semaine de Mai.djvu/12

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naître que je n’ai pas cherché à exagérer l’horreur du massacre, et que j’ai, au contraire, gardé la plus grande réserve.

Non seulement je me suis refusé à dramatiser les faits très pathétiques que j’avais en main, et je me suis borné presque toujours à les exposer le plus froidement possible : mais encore j’ai écarté systématiquement des séries entières de faits. On le sait bien ; et c’est ce qui m’explique que mon récit n’ait soulevé aucune contestation. La discussion aurait révélé au pays, sur tous les points, plus que je n’ai dit.

J’ai été à une école de critique historique trop sévère, pour ne point savoir qu’il est impossible de ne pas laisser échapper, dans une étude de quelque étendue, des inexactitudes de détail ; mais ce que je puis affirmer, c’est que, dans l’ensemble, la vérité a été plus affreuse que je ne l’ai montrée.