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« un geste brusque » en passant et qui portent « une boîte au lait » !

Quant aux pompiers, ils furent exterminés. Sur onze cents qui restèrent à Paris, m’affirme-t-on, il y en eut plusieurs centaines de fusillés. Ceux qu’on ne fusilla pas, furent arrêtés. Au reste, on les tenait pour suspects avant les incendies, et le lundi ou le mardi matin on les mettait dans les convois de prisonniers, probablement parce qu’ils étaient restés et avaient réélu leurs officiers : c’était considéré comme un acte d’adhésion à la Commune.

Mais, dans la période qui suivit, on en exécuta un grand nombre. Je cite quelques exemples :

« Mardi, un officier de pompiers a été fusillé au marché Saint-Honoré par des soldats qui l’avaient trouvé porteur d’un flacon ayant contenu du pétrole.

» Ce matin, à l’heure où j’écris, rue du Vieux-Colombier, un détachement entraîne vingt officiers de pompiers. »

(Petit Moniteur, 29 mai.)

« Quinze pompiers ont été fusillés avant-hier pour avoir mis le feu à des maisons de la rue Royale. »

(Liberté du 27 mai.)

« On a découvert que les pompes de la rue Royale jetaient du pétrole au lieu d’eau dans le feu. Les principaux coupables furent entourés par un corps de cavalerie, conduits au parc Monceau, et, là, fusillés. »

(Times, 26 mai, dépêche.)

« Au moment où j’écris, au-dessous de ma fenêtre, passent, entre deux rangs de cavaliers, le pistolet à la main, un convoi d’environ deux cent cinquante pompiers. »

(Times, 26 mai.)

Nous verrons plus tard, boulevard de Reuilly, une exécution de dix-neuf pompiers.

L’uniforme suffisait pour dénoncer un homme. Or,