Page:Pelletan - La Semaine de Mai.djvu/142

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rive gauche un avis officiel dont je détache les phrases suivantes :

« Les habitants sont invités à détruire les barricades voisines de leurs habitations.

» Ils sont prévenus que toute maison d’où partira un coup de feu sera l’objet d’une exécution militaire. »

Or, souvent, le coup de feu qui donnait lieu à ces exécutions était purement imaginaire. Le Courrier de Bâle, du 2 novembre 1878, publie un curieux récit d’un témoin oculaire. La scène se passe rue de Châteaudun. Vers le no 50, il y avait un rassemblement autour d’un jeune capitaine d’artillerie à cheval. Le revolver au poing, il ordonnait à quelques hommes armés de fouiller la maison à tous les étages, disant qu’il avait reçu un coup à la cuisse. « À quel endroit, capitaine ? dit l’auteur du récit. — Là ! — Il n’y a pas trace de balles. Peut-être un porte-monnaie a arrêté le coup ? — Je n’ai pas de porte-monnaie. Pourtant j’ai senti une balle. » On fouilla la maison ; on ne trouva personne.

On s’en souvient, c’est un coup de feu imaginaire qui devint le prétexte du massacre du séminaire Saint-Sulpice. Les journaux du temps (notamment le Siècle du 30 mai) racontent les suites d’un autre coup de feu, rue de Tournon. Mais M. de Gissey ayant cru devoir porter lui-même le fait à la connaissance de la population, je cite son récit :

3e corps d’armée
État-major général
NOTE

« Ce matin, vers sept heures, deux coups de feu dirigés contre un groupe d’officiers qui stationnaient devant le Luxembourg, furent tirés de la maison no 16, rue de Tournon. Une perquisition opérée dans cette maison