Page:Pelletan - La Semaine de Mai.djvu/190

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lieu de ces terribles catastrophes ; que sous l’influence de ces soupçons, il avait été trouver le commissaire de police de la Commune et avait insisté pour qu’il gardât les deux suspects ; qu’ils avaient, tous deux, en effet, été retenus pendant quelques heures[1]… et le 12 septembre 1874, plus de trois ans après la fin de la Commune, l’ingénieur civil Laudet, l’inventeur récompensé par une pension de la Ville, l’homme dont le général Ménibus certifiait « qu’il avait rendu des services réels et manqués à la cause de l’ordre », et que c’était « un homme probe et des plus honorables », l’homme qui, le lendemain de la victoire, au plus fort des dénonciations, rentrait en communication pour ses fonctions avec l’autorité régulière sans que cela soulevât une difficulté, l’homme contre lequel pendant deux ans et demi on n’avait trouvé aucun grief, puisque dans ce temps de condamnations faciles et de réaction impitoyable, on n’avait ordonné contre lui aucune poursuite, malgré tout le bruit qu’il faisait… le 12 septembre 1874, dis-je, Georges Jean-Baptiste Laudet était condamné par le 4e conseil de guerre, séant à Paris, sous la présidence du lieutenant-colonel Bergeron, à cinq ans de travaux forcés pour arrestation et séquestration.

Crime de droit commun.

Le lecteur remarquera la date. On attendit le coup du 24 mai et le gouvernement d’ordre moral pour se débarrasser de lui.

M. de Cissey put être assuré, dorénavant, de ne plus recevoir de lui d’impertinentes citations.

Je recommande à M. Casimir Périer ce spécimen de criminel de « droit commun » de 1871.

  1. Du moins, ce sont les allégations des accusateurs contre lesquelles M. Laudet proteste énergiquement.