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charges, — l’un avait été commissaire de police de la Commune, l’autre, directeur d’un dépôt de munitions dans le quartier de Reuilly, — après avoir écouté tranquillement le rapport fait contre eux, avaient tiré non moins tranquillement de leur poche un papier qu’ils avaient remis aux officiers, en leur glissant quelques mots à l’oreille, et s’étaient ensuite retirés libres après un salut échangé… »

Le tour de M. Ulysse Parent vint enfin :

« Tout à coup mon nom retentit, prononcé avec une sorte d’emphase par un vieux sous-officier faisant fonctions de greffier. Ce fut comme une explosion dans l’assemblée. Je m’étais avancé vers l’estrade, mais en même temps que moi, un groupe tout entier de gens à basse physionomie qui m’observait depuis mon arrivée, s’était levé et m’entourant me montrait le poing.

» — Ah ! le voilà pincé ! — C’est un bon, un fameux, celui-là ! — Il nous a assez embêtés sous l’empire ! — C’est lui qui commandait à la Roquette ! — Parbleu ? — On l’a vu ! c’est un pétroleur !

» Et l’un de ces hommes, s’avançant jusqu’au pied du tribunal avec une douce familiarité, ajouta :

» — Vous pouvez y aller gaiement avec lui, il ne l’aura pas volé ! »

M. Ulysse Parent était accusé d’être membre de la Commune et du comité central, franc-maçon et colonel de fédérés, et d’avoir donné des ordres pour incendier Paris.

La vérité est qu’il est franc-maçon, et qu’il avait été nommé membre de la Commune, d’où il était sorti dès les premiers jours. Quant au titre de colonel, il appartenait à un autre Parent avec lequel le conseiller municipal actuel n’a aucun rapport. C’est à ce dernier