Page:Pelletan - La Semaine de Mai.djvu/284

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

60 pompiers, puis une douzaine de femmes, l’une âgée de 70 ans. »

Un des officiers les plus éminents de la marine anglaise, l’amiral Maxse, écrivait au Morning Post, sur les atrocités et la répression, une lettre qui provoquait les protestations de l’Officiel français. M. Maxse répondait, le 19 juin, une seconde lettre, où il disait :

« Je n’ai nul doute que le Journal officiel n’écrive de bonne foi et n’ait oublié les atrocités que l’on déclare avoir été commises par les troupes de Versailles à leur entrée dans Paris… Mais il y a eu de nombreux correspondants anglais qui ont fait ce récit, et c’est par eux que nous avons appris de quels sauvages excès sont capables les amis de l’ordre…

» J’ajoute que le fait que le marquis de Gallifet se serait arrêté et aurait fait fusiller, de propos délibéré, 80 de ces prisonniers, n’a jamais été contredit. Pour un récit circonstancié de ce fait, voir la correspondance parisienne du Daily News, du 8 juin… »

Je n’ai pas la correspondance du Daily News à laquelle fait allusion l’amiral. Mais, j’ai sous les yeux le récit d’un Anglais qui se trouva parmi les prisonniers. Ce récit a été publié dans le Macmillan’s Magazine d’octobre 1871. Il était précédé de cette note :

« L’auteur du récit que nous publions est un jeune Anglais de bonne famille. Son nom, que nous avons supprimé pour des raisons faciles à concevoir, est connu de l’éditeur qui a toute raison de croire à la véracité de l’écrivain. »

La colonne dont faisait partie le jeune Anglais suivit le boulevard, passa rue Royale, remonta les Champs-Élysées, au milieu des insultes.

« Nous éprouvâmes une véritable joie lorsque, dans