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de Diane de Lys une idole. Ses succès de romancier, ses succès de la scène, la vénération de ce qu’on appelle le « monde du théâtre », depuis le souffleur jusqu’au régisseur, grisèrent notre auteur. Il semble aussi que le fumet féminin de sa littérature, devenue pour lui une obsession, ait fini par lui monter au cerveau. L’écrivain de l’école du bon sens voulut avoir son Pathmos, lui aussi, et faire des apocalypses. Alors ce fut inénarrable. Rien de plus bizarre que cet historiographe bourgeois du demi-monde, prenant des attitudes de Jérémie et parlant en style de Voyant !

C’est alors qu’il mit à leur place et Gœthe et Corneille ; qu’il conçut le projet de reconstruire le temple de Jérusalem ; qu’il prêcha sur la morale et sur la nécessité d’immoler les femmes coupables avec des couteaux à papier… C’est alors que, le 8 juin 1871, cet homme qui, sous le coup du 2 décembre, racontait tranquillement les aventures de la Dame aux Camélias, se sentit soudain le besoin de parler de la Commune en Ézéchiel du Gymnase.

Il écrivit une lettre de cinq colonnes, en tête de laquelle le rédacteur en chef du Bien public recommanda M. Dumas aux électeurs comme un député désigné d’avance. Le Bien public qualifiait à ce sujet M. Dumas fils de pépite.

L’auteur de la Dame aux Camélias commence par un long passage sur lui-même écrit dans ce style :

« J’ai été à Versailles pour voir : voir, c’est savoir ; savoir, c’est prévoir. »

Puis il cite diverses préfaces de lui, il rappelle ce qu’il avait écrit à M. Fr. Sarcey et ce que M. Fr. Sarcey lui avait répondu. Il insiste sur la préface de l’Ami des femmes, préface qui aurait dû avertir la France ; il mentionne qu’il l’a écrite en 1869 et il