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créer un foyer d’infection capable de devenir l’origine de quelque redoutable épidémie. » Et il conclut à la crémation.

La Liberté du 31 réclame la même mesure. Elle ajoute :

« Il est bien entendu que, suivant nous, cette mesure ne devrait s’appliquer qu’aux cadavres des insurgés dont le nombre immense la justifie pleinement.

» Les dépouilles mortelles de nos braves soldats tombés sous les coups de l’insurrection doivent recevoir une sépulture d’honneur. »

Les autorités médicales auraient réclamé la même mesure de précaution. Il ne paraît pas douteux qu’elle ait été appliquée.

Je trouve dans le Figaro du 8 juin et dans la Vérité, les détails suivants :

« Aux casemates, on incinère les corps à cause du nombre considérablement plus grand qui y ont été rassemblés (sic), et qu’on n’exhumerait pas sans danger…

» Les amas copieux de cadavres tout le long des fortifications donnèrent l’idée d’utiliser, pour en soustraire aux passants l’aspect sinistre, les innombrables casemates organisées tout le long du chemin de fer de ronde.

» Une considérable quantité de cadavres de la banlieue fut adjointe à ce premier rassemblement. Quand une casemate était encombrée, on la murait avec des pierres, des sacs pleins de terre, des gabions, et l’on passait à la suivante.

» Ainsi s’expliquent toutes les fermetures des casemates aux bastions, et l’odeur nauséabonde qui, malgré des précautions hâtives et insuffisantes, prouvent l’existence de ce charnier. Les passants intrigués ont voulu s’approcher. On a laissé ignorer l’existence de ces cime-