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dans la dernière période de la maladie ; il y avait aussi des blessés du siège prussien. Le directeur de l’ambulance avait d’abord été le docteur Choppart ; depuis deux ou trois jours, le docteur Faneau le remplaçait.

Le mardi, les docteurs Faneau et Choppart prirent toutes les précautions nécessaires : ils firent coucher tous les malades : les ambulanciers furent chargés de faire une perquisition pour saisir les armes de guerre : ils ne découvrirent qu’un vieux pistolet de cavalerie et deux paquets de cartouches, que l’ambulancier M…, sur l’ordre du docteur Faneau, porta au délégué de permanence à la mairie du VIe arrondissement.

La nuit du mardi au mercredi fut terrible : on se battait à deux barricades, rue de Vaugirard, rue du Vieux-Colombier. Le canon faisait rage ; les balles arrivaient dans les chambres de l’ambulance par les fenêtres. Le mercredi matin, les fédérés se replièrent. À la fin, il n’en resta qu’un qui tirait des fenêtres de la mairie : un sous-lieutenant le blessa d’un coup de revolver, un soldat l’acheva.

La ligne était maîtresse de la place. Le drapeau rouge flottait encore sur la porte de l’ambulance : un sergent de la ligne, aidé par les ambulanciers, l’abattit et attacha à la place le drapeau tricolore. Un sous-lieutenant s’assura que c’était bien réellement une ambulance qui occupait le séminaire. On lui demanda une sentinelle, il répondit : « Cela n’est pas en mon pouvoir. »

Une heure ou deux après, peut-être, arrivait une troupe nouvelle : une compagnie franche du 70e de marche, d’après un témoin ; une compagnie du 90e de ligne, d’après un autre témoin. Ce qui est certain, c’est qu’elle était commandée par le capitaine L… Qu’avait-on dit au capitaine ? Il prétexta qu’on avait tiré des fenêtres ; mais personne n’a entendu de détonation ; et