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ii l’intérnatiônAle

Pour beaucoup de gens, le 18 Mars est resté une révolution faite par l’Internationale, laquelle a porté la peine de la Commune. M. Daru, président de l’enquête, a cherché sa trace avec une rare patience ; le gouvernement victorieux n’a rien eu de plus pressé que de faire contre elle une loi spéciale. On accordé . volontiers que les inconnus du 18 Mars semblent assez incapables d’avoir ourdi en un mois un complot bien profond ; mais ils avaient, dit-on, derrière eux une vaste société, riche, puissante, organisée de longue date : elle a tout conduit, eh se servant de ces obscurs prête-noms.

La peur de l’Internationale est Une maladie qui date de loin. Deux de ses fondateurs, ralliés sous la Commune à la cause de l’ordre, MM. Héligon et Fribourg, en fournissaient des exemples assez divertissants à la commission d’enquête. « On nous croyait, disent-ils, deux cent mille, quand nous n’étions pas cinq cents ; on nous attribuait des richesses énormes, quand nous ne pouvions pas payer le voyage de nos délégués, en troisième, à Genève.» Où l’Internationale a-t-elle puisé quelque force ? Justement dans les procès que cette peur grossissante lui a fait intenter. Tolérée, elle languissait ; poursuivie, elle put vivre.