Page:Pelletan - Le Comité central et la Commune.djvu/27

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l’insurrection qui allait éclater, car, le 17, elle fait écrire aux députés qui ont sa confiance pour leur demander leur avis, en leur fixant le 22 mars pour date de la réunion. Parmi ceux dont elle veut prendre les conseils, je remarque le nom de M. Langlois.

On pourrait croire que le succès imprévu du soulèvement, qui fit tourner tant de têtes, mit fin à ses incertitudes. Il n’en est rien. Le passage suivant du procès-verbal du 22 mars donne l’idée des opinions diverses qui se produisaient dans son sein :

« Malon émet les doutes les plus anxieux sur le résultat d’une conciliation entre les municipalités (on sait qu’elles avaient pouvoir du gouvernement) et le comité central, ainsi que sur la réussite des élections à la Commune. Il craint qu’on ne puisse éviter un conflit sanglant.

« Goullé. — L’Internationale n’a qu’un membre dans le comité.

« Varlin. — Donc, elle est dégagée de toute responsabilité.

« Jacquemin. — Il faut savoir si le comité ne compromet pas la République…

« Spoetlet. — Il serait bon que dans cette réunion de demain on fît appel aux sections et aux sociétés ouvrières, et que, par décision de ces groupes, on invitât le comité à déposer ses pouvoirs entre les mains des municipalités…

« Rouveyrol. — Si le comité avait à déposer ses pouvoirs, ce serait entre les mains du peuple armé, attendu qu’il émane de lui. »

Ainsi, les appréciations les plus diverses se manifestaient pendant qu’on allait répétant, au dehors, que l’Internationale avait tout fait. L’opposition de