Page:Pelletan - Le Monde marche.djvu/57

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toute taille, de toute robe, nomade, sédentaire, disséminée dans l’espace ou réunie en troupeau. Dans cette immense promotion de l’être vivant à un type de plus en plus parfait, que voyons-nous en réalité ? L’animal toujours monter en grade d’une espèce à l’autre, en puissance, en fonction, en faculté, en longévité, en instinct, en mémoire, jusqu’à ce qu’enfin, de proche en proche et de cercle en cercle, il atteigne la famille du singe, précurseur grotesque destiné à faire la grimace du type suprême de là genèse sous la feuille de la forêt. Alors le cercle est fermé. L’homme paraît, et le premier, et seul entre tous, il introduit la raison sur la planète.

Ainsi la force plastique, création, nature, providence, n’importe le nom, commise à l’aménagement de la terre, a toujours marché d’être en être, et de cadre en cadre, du moins au plus, du simple au multiple. Elle a débuté par le monde antédiluvien d’une excessive pauvreté d’invention. Si c’est là le paradis de la légende, nous n’avons plus à regretter le péché origine], car sans lui nous vivrions sans doute en tête à tête de l’iguanodon et du mastodonte.

Mais la loi de progrès, plus intelligente que toute espèce de fable, a rendu justice à cette première création. Elle a enseveli l’œuvre incorrecte sous un cataclysme, et emporté seulement sur son nouveau théâtre de vie quelques exemplaires du règne végétal et du règne animal antérieurs, comme pour rattacher un monde à l’autre et montrer son religieux respect pour la règle de transition.