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la femme en lutte pour ses droits

outre que cette hiérarchisation des questions est impossible, elle donnerait aux études politiques une aridité qui bien vite amènerait l’ennui. Il faut au contraire que ces études soient attrayantes, car on ne fait jamais bien que ce qui intéresse. La militante prendra donc pour guide l’actualité. L’impôt sur le revenu par exemple étant à l’ordre du jour, elle lira ce qu’ont écrit sur l’impôt sur le revenu, les hommes les plus qualifiés en la question.

L’avantage de cette méthode sera que la militante recevra immédiatement la récompense de ses efforts ; lorsque la question viendra en discussion à son groupe elle se sentira documentée. Se comparant à certains, elle se jugera supérieure et cela lui donnera confiance en elle-même.

Dès qu’on commencera à se familiariser avec les questions, on n’hésitera pas à demander la parole ; car dans un groupement politique qui ne parle pas n’existe pas ; et vu sa situation désavantageuse, une femme doit s’affirmer plus encore qu’un homme. Elle, choisira au début un point limité sur lequel elle dira en peu de mots son opinion, plus tard, ses connaissances étant plus étendues, elle se permettra de plus longs développements.