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la femme en lutte pour ses droits

3o Avoir des enfants et se décharger sur la société du soin de les élever ;

4o Avoir des enfants et les élever.

À aucune de ces déterminations il ne sera affecté de coefficient moral quelconque. Telle femme qui par exemple n’aura pas d’enfant, pourra rendre beaucoup plus de services à la société dans un autre domaine qu’elle n’aurait fait en consentant à être mère. On considérera que quiconque ne nuit à personne remplit tout son devoir et l’orientation de l’existence sera affaire purement individuelle dans laquelle la société n’aura pas à intervenir. Si cependant il arrivait, ce que je ne crois pas, étant donné que la majorité des femmes et une bonne minorité d’hommes aiment les enfants et ont plaisir à les élever ; si cependant il arrivait que les maternités diminuent en nombre ; il serait sage de les encourager en leur attachant des avantages quelconques. Mais pour que le vieil assujettissement de la femme ne reparaisse pas ; il sera nécessaire que ces avantages n’entraînent après eux aucune surélévation morale, tendant à réimplanter cette idée que la femme qui n’est pas mère ne remplit pas son devoir et que par suite le sexe féminin tout entier n’a pas sa fin en lui-même. L’avantage conféré par une maternité pourra