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mon voyage aventureux

À l’imitation de notre Grande Révolution, la Russie a des représentants en mission auprès des généraux ; une femme a, dit-on, été chargée de ce poste. Un journal allemand que j’ai lu tournait la chose en ridicule ; il ne croyait pas qu’un « vieux sabreur » puisse prendre au sérieux la jeune fille chargée de le surveiller.

Outre les représentants en mission, nombre de femmes sont chargées de la propagande politique aux armées ; c’est un emploi très dangereux.

Tout cela est satisfaisant, mais il reste encore à faire, beaucoup à faire, pour que soit réalisé en Russie le féminisme intégral.

Rien à dire au point de vue de la loi : égalité complète, les femmes peuvent accéder à tout, en théorie. Il n’y a guère que le service militaire qui marque dans la législation une différence entre les sexes. Les femmes ne sont pas obligées d’être soldats ; elles ont seulement la faculté de s’engager. Seule la préparation militaire est obligatoire pour les jeunes filles ; on veut qu’elles puissent être une aide au lieu d’être une charge en cas d’invasion.

Dans la rue on voit des troupes de jeunes gens et jeunes filles mêlés, qui marchent au pas militaire ; à la vérité les jeunes filles sont peu nombreuses.

Dans la pratique, cependant, la Russie bolche-