il n’y a pas d’étrangers, on vous remarquerait tout de suite ; il faut retourner à Bâle. » J’ai déjà dépensé deux cents francs et je ne suis pas plus avancée.
Nous rencontrons un jeune ouvrier, à la physionomie éveillée. C’est un ami de mes compagnons ; il descend de sa bicyclette pour leur dire bonjour : au guidon de la machine est attaché un gros bouquet de roses.
Tous trois se concertent en allemand, et je ne comprends rien à ce qu’ils disent.
Comme conclusion, mon correspondant, qui parle un peu français, me dit que le nouveau venu accepte de me passer la frontière à la condition que je lui paierai le voyage jusqu’à Francfort où il a une amie.
J’accepte ; je n’ai par le choix des moyens dans ce pays dont j’ignore tout et qui est plein de policiers. Le jeune homme demande à changer de vêtements, nous l’attendons trois grandes heures.
Enfin le voilà ; mais il est près de dix heures, il fait nuit et j’hésite à passer par des chemins perdus avec cet homme que je ne connais pas ; je me sens d’ailleurs tout à fait hors d’état de fournir une longue course en montagne.
Nous retournons coucher à Bâle, il se trouve que mon nouveau guide connaît un hôtel sûr.
Au matin il arrive avec une heure de retard ; il insiste pour payer la dépense ; mon mauvais alle-