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mon voyage aventureux

le collier des servitudes, il croupira à l’aise dans l’ignorance, il se vautrera dans l’alcool. Son souverain de temps en temps suscitera des guerres où il le fera tuer par millions. Autour de l’esclave habillé en soldat la mort tombera, et l’homme abruti en appellera au ciel de sa misère effroyable. Tant pis, tant pis peuple stupide, meurs puisque tu l’as voulu !

Peut-être de semblables pensées de désespérance hantaient-elles le cerveau de Robespierre quand couché sur une table à l’Hôtel de Ville, la mâchoire fracassée, il attendait la mort. On raconte qu’un passant pris de pitié rattacha le bas de l’illustre vaincu et que Robespierre lui dit : Merci Monsieur, monsieur et non plus citoyen puisqu’il emportait la Révolution dans la tombe.

Les chefs de la Révolution Russe n’en sont pas là. Ils ont éprouvé bien des échecs, mais ils vivent, ils gardent le pouvoir et c’est déjà quelque chose.

Comparable à bien des égards au Robespierrisme, la Révolution russe, a ses girondins et ses hébertistes ; la droite et la gauche qui ne lui ménagent pas leurs critiques.

La droite dont le plus célèbre porte parole est Kautsky[1], lui reproche tout d’abord d’avoir usurpé le pouvoir et de le garder par la force. Il

  1. Kautsky : Terrorisme et communisme.

    Trotsky : Terrorisme et communisme.