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ET DE MORALE CONTEMPORAINES

droit un enseignement plus étendu, plus relevé. Car l’enseignement primaire, même supérieur, ne saurait, ni par ses méthodes, convenir à des hommes faits, dont rage et l’expérience ont mûri la raison, ni, par ses programmes, satisfaire, sur des points essentiels, les besoins de citoyens qui participent à la vie sociale et tiennent entre leurs mains les destinées de notre République.

De là, la création des Universités populaires. Elles sont toutes récentes ; pour ne pas parler de certaines œuvres dans lesquelles nous en trouverions à peine une ébauche, les Soirées de Montreuil d’où sortit, voilà quatre ans, la Coopération des idées, remontent elles-mêmes à l’année 1896. Et cependant, après une période d’enthousiasme et de progrès rapides, leur développement semble, depuis peu, subir un arrêt.

Ne disons pas un déclin, comme d’aucuns le prétendent. Sans doute les savants et les écrivains illustres vont moins souvent qu’au début y faire des conférences. Mais ils ne devaient avoir pour rôle que de donner tout d’abord le branle ; jamais nulle Université populaire ne s’avisa, je suppose, de compter sur eux pour assurer le service régulier et quotidien de ses cours. Et, d’autre part, il n’est point vrai que le nombre des Universités populaires diminue. Si quelques petits groupes avaient pris ce nom indûment, leur disparition, comme M. Pellisson le fait observer, ne tire pas à conséquence.

Est-ce à dire que l’élan ne se soit pas ralenti et que la confiance n’ait pas diminué ? Mais cet élan du début ne pouvait être durable, et cette confiance, quelque peu naïve, causa bien des maladresses. La période d’arrêt où nous sommes ne nuira point à l’œuvre de