Page:Pellisson - Chamfort, 1895.djvu/91

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CHAMFORT MORALISTE CHAPITRE PREMIER ANNÉES DE RETRAITE. — RELATIONS AVEC VAUDREUIL ET MIRABEAU. Dans une lettre qu’il écrivait, vers le commencement de 1784, à un de ses amis de province, l’abbé Roman : « J’ai fait mille lieues sur une feuille de papier, lui disait Chamfort, voilà mon histoire depuis quatre ans ». Ce n’est donc qu’en 1779 qu’il commença, pour parler comme lui, « à retirer sa vie en lui-même ». Ceux qui se sont persuadé que la fâcheuse destinée de Mustapha fut la grande blessure de la vie de Chamfort n’ont pas assez remarqué que les atteintes portées à l’amour-propre littéraire ne tardent point tant à faire sentir leurs effets. — D’ailleurs cette retraite sous la tente ne ressemble en rien à une bouderie. Il y eut sans doute, durant ces quatre années, des intermittences dans sou existence de solitaire ; mais il est certain qu’il éprouve alors le besoin et le goût de la solitude. Elle n’était point nouvelle pour lui ; déjà la maladie