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PENSÉES
DE
L’EMPEREUR MARC-AURÈLE

LIVRE PREMIER


I

Exemples que j’ai reçus de mon grand-père Vérus[1] : la bonté et la douceur, qui ne connaît point la colère.

  1. De mon grand-père Vérus. Le grand père de Marc-Aurèle, du côté de son père, se nommait M. Annius Vérus. Il était consul en 121, l’année même de la naissance de son petit-fils ; il le fut encore une fois cinq ans après, en 126. Il avait été préfet de Rome, et fait patricien par Vespasien et Titus. Le père de M. Annius Vérus, c’est-à-dire le bisaïeul de Marc-Aurèle, était originaire de Succube, municipe de la Bétique, en Espagne ; il avait été lui aussi créé sénateur. Marc-Aurèle était né dans la maison de son aïeul, à Rome, près du palais Lateran, en l’an 121, le 6e jour des calendes de mai. Quand il avait perdu son père, mort jeune, il avait été adopté par son grand-père, qui l’éleva. Ainsi, outre l’affection naturelle, Marc-Aurèle devait beaucoup à M. Annius Vérus, qui avait en grande partie dirigé