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LIVRE VII, § XLIX.

choses humaines, il faut s’occuper aussi de toutes celles qui se présentent sur terre, en les considérant en quelque sorte de haut, pour en connaître la source et la valeur : immenses agglomérations d’individus, expéditions guerrières, agriculture, mariages, dissensions, naissances, morts, disputes des tribunaux, contrées désertes, peuples barbares de toute espèce, fêtes solennelles, lamentations funèbres, assemblées publiques ; il faut voir ce mélange de toutes choses, et l’harmonie qui sort de cette foule d’éléments contraires. »

XLIX

Étudier le passé en remontant les siècles[1], et considérer les révolutions si nombreuses des Em-

    possédons ; elle est tirée de quelque ouvrage perdu ; il est à regretter que le texte ne nous donne pas même le nom de cet ouvrage. Il me semble d’ailleurs que le ton de cette pensée ne rappelle guère le style ordinaire de Platon.

  1. Étudier le passé en remontant les siècles. Cette pensée est très-juste et très-utile, pourvu qu’on ne pousse pas trop loin cette théorie. L’Ecclésiaste dit aussi comme Marc-Aurèle : « Rien de nouveau sous le soleil ». Cette affirmation est vraie en un sens ; mais l’affirmation contraire ne l’est pas moins. Tout est nouveau chaque jour ; et la preuve, c’est l’intérêt ardent que nous prenons à ce qui se passe de notre temps, même en dehors de toute participation personnelle. Dans le cours d’une existence