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PENSÉES DE MARC-AURÈLE.
de combat[1] et de ne point me passionner pour ces puérilités ; de savoir supporter la franchise de ceux qui me parlent ; d’avoir contracté le goût de la philosophie ; d’avoir suivi d’abord les leçons de Bacchius, puis ensuite celles de Tandasis[2] et de Marcien[3] ; d’avoir composé des dialogues dès mon enfance[4], et de m’être fait une joie du grabat, du simple cuir[5], et de tous les ustensiles dont se compose la discipline des philosophes grecs.
VII
À Rusticus[6], j’ai dû de m’apercevoir que j’avais à redresser et à surveiller mon humeur ; de
- ↑ Des cailles de combat. Non seulement on faisait battre des cailles, et l’on pariait ; mais on prétendait encore tirer de leurs luttes des pronostics sur l’avenir.
- ↑ Bacchius… Tandasis sont inconnus ; Capitolin ne les nomme pas parmi les maîtres de Marc-Aurèle.
- ↑ Marcien. Capitolin, ch. III, nomme Lucius Volusius Mæcianus comme ayant donné des leçons de droit à Marc-Aurèle. Peut-être faut-il confondre Marcien avec Mæcien
- ↑ D’avoir composé des dialogues dès mon enfance. Par opposition sans doute aux petits sermons vaniteux dont il est parlé au paragraphe suivant.
- ↑ Du grabat, du simple cuir. Si l’on s’en rapporte à Capitolin, ch. II, c’est dès l’âge de douze ans que Marc-Aurèle contracta toute la discipline des philosophes grecs. Sa mère s’effrayait de tant d’austérité pour la santé de l’enfant.
- ↑ Rusticus. Junius Rusticus, philosophe stoïcien, était très-particulièrement aimé et estimé de Marc-Aurèle. L’empereur fut toujours plein de respect et de déférence pour ses lumières