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PENSÉES DE MARC-AURÈLE.
lisais ; à ne pas acquiescer trop vite aux propositions qui m’étaient faites. Enfin, je lui dois d’avoir connu les Commentaires d’Épictète[1], qu’il me prêta de sa propre bibliothèque.
VIII
D’Apollonius[2], j’ai appris à avoir l’esprit libre et à être ferme sans hésitation ; à ne regarder jamais qu’à la raison, sans en dévier un seul instant ; à conserver toujours une parfaite égalité d’âme contre les douleurs les plus vives, la perte d’un enfant par exemple ou les longues maladies. J’ai vu clairement en lui, par un exemple
- ↑ Les Commentaires d’Épictète. On ne sait pas au juste quel ouvrage Marc-Aurèle entend désigner ici. C’est sans doute celui d’Arrien, puisque Épictète n’a rien écrit lui-même. Il est d’ailleurs bien présumable que cette lecture produisit grand effet sur l’esprit du jeune homme.
- ↑ Apollonius. Parmi les maîtres de Marc-Aurèle, Capitolin nomme deux Apollonius : l’un, qui est sans doute celui-ci, philosophe stoïcien, de Chalcédoine, Vie de Marc-Aurèle, ch. II ; l’autre, qui est de Chalcis, et qui est peut-être le gouverneur dont il est parlé plus haut, § 5. Peut-être aussi les deux noms doivent-ils se confondre, et ne désignent-ils qu’un seul personnage. Cette dernière supposition est moins vraisemblable. Quoi qu’il en soit, Marc-Aurèle appréciait assez les leçons d’Apollonius pour que, déjà élevé à la dignité impériale, il allât encore chez lui l’entendre et profiter de sa sagesse. Voir Capitolin, Vie de Marc-Aurèle, ch. III.