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PENSÉES DE MARC-AURÈLE.

à faire tout ce qui doit être. Je dis donc au monde : « J’aime avec toi tout ce que tu aimes. » Ne dit-on pas aussi, en parlant même d’une chose, qu’elle aime à être de telle ou telle façon[1] ?

XXII

Ou bien tu continues à vivre où tu es, et c’est pour toi chose d’habitude ; ou bien tu t’en vas[2], et c’est parce que tu l’as voulu ; ou enfin tu meurs, et alors tu as fini ton service. Hors de ces trois hypothèses, il n’y en a pas d’autre. Ainsi, aie bon courage[3].

XXIII

Qu’il soit toujours parfaitement évident pour toi que la ville, que tu habites[4], est précisément ce

    dis donc au monde. Voir plus haut, § 14.

  1. Elle aime à être de telle ou telle façon. La pensée n’est pas très-claire ; et l’on ne voit pas nettement le but de cette comparaison. Le sens général de ce passage, c’est simplement que l’homme doit aimer le sort que la Providence lui a fait.
  2. Tu t’en vas. Il s’agit ici du suicide, que le Stoïcisme permettait au sage, ne voyant pas que le suicide est une révolte contre la Providence, et contre le destin qu’elle nous départit.
  3. Ainsi, aie bon courage. La conclusion est excellente, quoique les prémisses ne soient pas toutes également acceptables.
  4. Que la ville que tu habites. J’ai rendu la pensée plus