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PENSÉES DE MARC-AURÈLE.

XVII

Si la chose n’est pas convenable, ne la fais pas ; si elle n’est pas vraie, ne la dis point[1]. Que ce soit toujours là tes motifs d’agir.

XVIII

Pour toute espèce de choses, regarde toujours[2] ce qu’est en lui-même l’objet qui te produit cette apparence sensible ; analyse cet objet en y distinguant la cause, la matière, la conséquence, et en calculant l’intervalle de temps[3] où il faudra nécessairement qu’il cesse d’exister.

XIX

Comprends donc enfin que tu portes en toi quelque chose de plus noble, quelque chose de[4]

  1. Ne la fais point… ne la dis point. C’est la première partie de la formule stoïcienne : Abstiens-toi.
  2. Regarde toujours… Marc-Aurèle a très-souvent répété ce précepte, qui consiste à examiner la chose dans ce qu’elle est essentiellement, sans la confondre avec l’impression sensible qu’elle nous cause, et avec l’idée que nous nous en faisons. C’est juger par la raison seule, indépendamment de la sensibilité.
  3. L’intervalle de temps. Voir plus haut, liv. V, § 23.
  4. Quelque chose de plus divin. La raison, qui, dans une