Page:Percier, Fontaine - Recueil de décorations intérieures, 1812.djvu/21

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ont acquis, et doivent encore acquérir de quoi surpasser ceux des anciens. Tout ce qui dépend de l’expérience ne peut que se perfectionner par le temps, et surtout par les applications que les arts reçoivent des sciences physiques.

À l’appui de ce qu’on avance, il suffira de citer les ouvrages de serrurerie, les glaces, les verreries employées dans nos décorations intérieures.

La France, et surtout sa ville capitale, possèdent en matières propres à embellir les habitations, des ressources infinies, et le commerce y fait arriver en bois, en pierres, etc., tous les matériaux que l’industrie et le goût peuvent désirer. Les nombreuses manufactures de verreries, de métaux, de porcelaines que Paris possède, ou dont cette ville est entourée, y entretiennent une foule d’ouvriers habiles ; mais leur talent a besoin d’être dirigé par le bon goût.

Si l’étude de l’antiquité venait à être négligée, bientôt toutes les productions industrielles perdraient ce régulateur, qui seul peut donner à leurs ornements la meilleure direction, qui prescrit en quelque sorte à chaque matière les limites dans lesquelles doivent se resserrer ses prétentions à plaire, qui indique à l’artiste le meilleur emploi des formes, et fixe leurs variétés dans un cercle qu’elles ne devraient jamais franchir.

Par exemple, la matière dont se font les vases de porcelaine a par elle-même une beauté et une valeur telles qu’elles devraient imposer à l’artiste la loi de ne point la cacher, comme cela se pratique, sous des enduits menteurs qui, loin d’en augmenter, en diminuent le prix pour l’homme de goût. A quoi servent les dorures dont on couvre tous ces vases ? Veut-on faire