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Page:Pere De Smet.djvu/146

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l’expression de leur piété, impressionnent vivement ceux qui en sont témoins. Personne, malheureusement, ne peut comprendre leur langue.

Une autre épreuve les attendait. Épuisés par un voyage de plusieurs mois, deux d’entre eux tombent malades et meurent après quelques jours.[1]

Les deux survivants reprirent la route des Montagnes, mais ne revirent jamais leur tribu. Personne ne put dire s’ils avaient, à leur tour, succombé à la fatigue, ou s’ils avaient été massacrés.

Cette expédition avait eu, au moins, pour résultat de faire connaître les Têtes-Plates, et de leur gagner des sympathies.

Les prêtres catholiques étaient alors trop peu nombreux pour accepter une nouvelle mission. Les protestants crurent pouvoir en profiter, et, à deux reprises différentes, tentèrent de s’introduire chez les sauvages. En 1834, ceux-ci apprirent qu’un groupe de missionnaires était en route vers la tribu. Sans doute, c’étaient les robes-noires, avec les messagers envoyés à leur recherche.

Grand fut leur désappointement en voyant arriver la caravane. Aucun des leurs n’en faisait partie. De plus, les missionnaires qu’ils avaient sous les yeux ne ressem-

  1. « J’étais alors absent de Saint-Louis, écrit Mgr Rosati. Deux de nos prêtres allèrent les voir, et les pauvres Indiens parurent enchantés de cette visite. Ils firent des signes de croix et d’autres signes qui paraissaient avoir rapport au baptême. On leur administra ce sacrement, et ils donnèrent des marques de satisfaction. On leur présenta un crucifix. Ils le saisirent avec empressement, le baisèrent plusieurs fois, et on ne put le leur reprendre qu’après leur mort. Leurs corps furent portés à l’église, et on les enterra avec toutes les cérémonies catholiques ». (Annales de la Propagation de la Foi, 31 déc. 1831).