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Page:Pere De Smet.djvu/185

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les plus hautes, couronnés d’un succès éclatant, admirés même de nos ennemis ». Après une sérieuse étude de la relation de Muratori,[1] notre missionnaire croit devoir surtout développer dans l’âme des néophytes les vertus suivantes :

« À regard de Dieu : Foi simple, vive, ferme, éclairée, pour tout ce qui est de nécessité de moyen et de précepte. — Profond respect pour la seule vraie religion et tout ce qui s’y rapporte. — Piété tendre et respectueuse envers la Sainte Vierge et les autres saints. — Esprit de prosélytisme et courage à toute épreuve.

» À regard du prochain : Respect pour l’autorité, pour la vieillesse, pour les parents. — Justice, charité, générosité envers tous.

» À l’égard de soi-même : Humilité, modestie, discrétion, douceur, pureté des mœurs, amour du travail ».

Pour atteindre ce but, il faut d’abord écarter toute funeste influence. « Nous sommes ici éloignés, non seulement de la corruption du siècle, mais de tout ce que l’Évangile appelle le monde. Il s’agit de conserver cet avantage, en surveillant de près les rapports immédiats des sauvages avec les Blancs, même avec les ouvriers, que nous n’employons que par nécessité ».

Toujours en vue de préserver les néophytes, on s’en tiendra à l’enseignement de la langue maternelle. Lecture, écriture, calcul et chant, c’est tout le programme scolaire de la mission. « Un enseignement qui irait plus loin me semblerait fort préjudiciable à la simplicité de ces bons Indiens ». Des exceptions ne pourront avoir lieu qu’en faveur de ceux qui promettraient de devenir d’utiles auxiliaires pour la propagation de l’Évangile.

  1. Relation des Missions du Paraguay. Traduit de l’italien, Paris, 1754.