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Page:Pere De Smet.djvu/213

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était désignée sous le nom de Territoire de l’Orégon.[1]

Rien de grandiose comme les sites de ce vaste pays. À l’ouest, la côte du Pacifique, déchirée de baies profondes, bordée d’abruptes falaises. À l’est, un horizon de collines couvertes de pins, derrière lesquelles se dresse l’immense chaîne des Rocheuses, avec ses cimes toujours blanchies de neige. Çà et là, de vertes vallées, des lacs où se reflète l’azur d’un ciel étonnamment pur, des forêts gigantesques, des prairies sans limites, de puissantes rivières, tombant en cataractes au fond des ravins.

Jusqu’au commencement du siècle dernier, les Blancs n’avaient guère exploré l’Orégon.

Cependant, la Compagnie de la Baie d’Hudson y avait deviné de grandes richesses à exploiter.[2] Les fourrures d’une faune innombrable et variée, la fertilité du sol, l’abondance de la végétation, attirèrent bientôt ces hardis commerçants. Parmi eux se trouvaient plusieurs Canadiens catholiques.

En 1824, un homme d’un mérite éminent, M. John Mac Loughlin, fut nommé gouverneur des postes de la

  1. Longtemps ce pays fut disputé entre l’Angleterre et les États-Unis. La question de l’Orégon fut tranchée, en 1846, par une transaction entre les deux puissances. La partie du Territoire située au sud du 49° degré de latitude fut accordée aux États-Unis, le reste fut rattaché au Canada.
  2. La Compagnie de la Baie d’Hudson, fondée dès 1670 pour le commerce des fourrures, avait son siège principal à Montréal. Elle exerçait le monopole à l’ouest des possessions anglaises et dans l’Orégon. Dans ce dernier pays, elle possédait plusieurs postes ou comptoirs, dont le plus important était le fort Vancouver.