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Page:Pere De Smet.djvu/233

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Le calme rétabli, on put se diriger vers le nord. Le bateau fit escale à Valparaiso et à Callao. Nos voyageurs en profitèrent pour visiter Santiago et Lima, où ils reçurent, de la part des religieux, un accueil empressé.

Le capitaine avait espéré se rendre en vingt-cinq jours de Valparaiso à Vancouver. Il comptait sans les vents contraires. Quarante jours s’étaient écoulés, et rien n’annonçait le port. Déjà l’on souffrait du manque de vivres. La ration fut diminuée. « Jamais pourtant, avoue notre missionnaire, elle n’avait été ni trop abondante ni trop délicate ».

L’équipage commençait à murmurer ; le capitaine venait de tomber malade. De plus, une nouvelle tempête menaçait d’engloutir le navire.

Le P. De Smet ne cessait d’exhorter ses compagnons à fléchir le ciel par leurs prières. « Nous eûmes, dit-il, l’heureuse idée de nous obliger par un vœu, et nous convînmes tous ensemble de nous réfugier dans le Très Saint et Immaculé Cœur de Marie. Ensuite nous résolûmes de consacrer le lendemain à la récollection et à l’examen de nos consciences.

» Les vagues en furie, s’élevant de vingt à vingt-cinq pieds au-dessus du navire, semblaient nous présager notre dernier jour. Chacun fit une bonne confession et, plein de confiance, se remit entre les mains de la Providence.

» Vers le soir, je me rendis sur le pont. Avec une joie indicible, j’aperçus quelques plantes marines, appelées aiguilles d’Adam. Elles annonçaient le voisinage du continent. Peu à peu, le vent tomba, et l’espoir nous revint de voir bientôt la terre.

» Le 28 juillet, nous découvrîmes les côtes de l’Orégon.