Aller au contenu

Page:Pere De Smet.djvu/25

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

En même temps qu’il se livrait aux caprices de son ardente nature, Pierre-Jean donnait de jour en jour des marques plus touchantes de générosité et d’attachement à ses parents. Il avait atteint sa douzième année, et venait d’être admis à la première communion. Il était temps de féconder, par une sérieuse culture de l’esprit, les qualités du cœur.

Il y avait à Beirvelde, près de Gand, un important pensionnat, qui jouissait de la confiance des meilleures familles. Josse De Smet jugea que son fils serait bien là pour compléter son instruction et se former à la discipline. Son départ fut décidé.

C’est vers 1814 que Pierre-Jean quitta la maison paternelle. Les vacances ne devaient plus l’y ramener que quelques semaines chaque année.

Le régime de l’internat contrastait singulièrement avec sa vie antérieure. Il se dédommageait comme il pouvait pendant les récréations. Il y portait toujours un entrain extraordinaire, et, quoiqu’il fût l’un des plus jeunes, ses condisciples ne tardèrent pas à redouter la vigueur de ses muscles.

À chaque retour des vacances, au lieu de prendre place avec ses camarades dans la diligence qui conduisait à Termonde les élèves du pensionnat, il s’armait d’un bâton, faisait la route à pied, et arrivait la nuit chez ses parents.

Après un an ou deux passés à Beirvelde, il entra au petit séminaire de Saint-Nicolas pour y commencer ses études latines. Il n’y devait pas longtemps séjourner. En 1818, nous le retrouvons au collège d’Alost[1].

  1. Le collège d’Alost, ouvert en 1620 par les Jésuites, était