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Page:Pere De Smet.djvu/317

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À peine sorti de la barbarie, ce néophyte de douze ans se livre avec acharnement à l’étude de ce qu’on lui présente comme la vérité. Doué d’un esprit pénétrant, d’une vive propension à la piété, d’une grande délicatesse de sentiments, il passe chaque jour des heures entières dans la prière et la méditation des choses divines. Il jeûne régulièrement une fois par semaine, ne prenant de nourriture qu’au coucher du soleil.

Ses études terminées, Watomika veut se dévouer à la prédication du nouvel Évangile. Il s’y prépare en priant davantage, en jeûnant plus souvent. Mais, à mesure qu’il approfondit la doctrine de Calvin, il se sent envahir par le doute et par une inquiétude que ses austérités ne peuvent calmer. Dans sa détresse, il implore avec insistance la lumière d’en haut ; il est prêt, pour la suivre, à tous les sacrifices.

Sur ces entrefaites, il est envoyé comme prédicant à Saint-Louis, pour remplacer un confrère absent. C’est là que Dieu l’attend.

Le hasard d’une promenade le conduit un jour devant l’église des Jésuites, à l’heure où les enfants se rendent au catéchisme. Il entre. L’autel, la croix, l’image de la Vierge, lui font une impression qu’il ne s’explique pas. Avec une attention pleine de respect, il suit l’enseignement du prêtre.[1] La leçon touche précisément à des points sur lesquels il désire depuis longtemps être instruit. Il rentre chez lui plus content ; mais il lui faut la pleine lumière.

Il ne connaît encore le catholicisme que sur la foi d’odieuses calomnies. N’importe ; il n’hésite pas à

  1. C’était probablement le P. Damen.