Aller au contenu

Page:Pere De Smet.djvu/325

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

L’état des finances rendait la chose difficile. La mort de M. De Nef avait sensiblement réduit les aumônes de provenance belge. À la suite des troubles de 1848, l’allocation fournie par la Propagation de la Foi venait d’être suspendue. Le nombre croissant des sujets avait exigé, à Florissant, la construction d’un vaste noviciat. L’entretien des jésuites expulsés d’Europe constituait pour la vice-province une nouvelle charge. De tous côtés arrivaient les demandes de secours. « Nous avons, écrivait le P. De Smet, des dettes pressantes à satisfaire, et la caisse est vide ».[1] Et ailleurs, s’adressant à un ami : « Peut-être ne nous reverrons-nous jamais sur la terre. J’espère que nous nous retrouverons au ciel, là où il n’est plus question ni de chiffres, ni de réclamations, ni de livres de comptes ».[2]

Le nouveau procureur n’en travaille pas moins à équilibrer son budget selon les règles d’une sage économie. Avec une minutieuse exactitude, il tient note des recettes et des dépenses. À propos des subsides fournis par le gouvernement aux écoles du Kansas, il écrit gravement :

Doivent les États-Unis au P. De Smet : 1 fr. 75 cent. Ses lettres de comptes le montrent attentif à éviter les dettes. Cinq fois en un mois, il écrit à un confrère pour l’inviter à réduire ses dépenses. Les avis produisant peu d’effet, il menace de suspendre les paiements : « Si vous dépassez votre crédit, votre traite sera protestée ».[3] Toutefois, la plus habile administration ne saurait

  1. Lettre au P. Erensberger. — Saint-Louis, 13 mars 1849.
  2. Cité par Chittenden et Richardson, p. 59.
  3. Lettre du 27 décembre 1849.