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Page:Pere De Smet.djvu/388

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l’Utah, il se déclara indépendant du pouvoir fédéral. De sa « Nouvelle Jérusalem », le « Prophète » défiait le Président de Washington. Les officiers du gouvernement se virent forcés de quitter le territoire, ou rendus incapables d’y exercer leurs fonctions.

Le Congrès nomma alors un nouveau gouverneur. À l’automne de 1857, celui-ci partit pour l’Utah, avec deux ou trois mille soldats, chargés de faire reconnaître son autorité.

Aussitôt, Brigham Young se prépare à la résistance. Avant que l’ennemi ait atteint sa capitale, il surprend un convoi de vivres, brûle les chariots, emmène bœufs, chevaux et mulets, et laisse, en plein désert, la petite armée exposée aux rigueurs de la faim.

À cette nouvelle, les États-Unis décident d’envoyer au printemps une seconde expédition, sous les ordres du général Harney. Cet officier venait de réprimer divers soulèvements d’Indiens en Floride, au Texas, au Nouveau-Mexique. Aussi prudent qu’énergique, il semblait, plus qu’aucun autre, capable de soumettre les Mormons.

Avant d’entrer en campagne, le général voulut assurer à ses soldats, dont les trois quarts étaient catholiques, les secours religieux. Il exprima le désir d’avoir comme aumônier le P. De Smet.

Le 13 mai 1858, celui-ci recevait la proposition officielle du ministre de la Guerre : « Le Président a l’intention de vous attacher à l’armée de l’Utah, en qualité d’aumônier. Il pense que, sous plus d’un rapport, vous rendriez au pays d’importants services. Lui-même me charge de vous communiquer son désir, avec l’espoir que cette charge ne sera, ni incompatible avec vos devoirs ecclésiastiques, ni contraire à vos goûts personnels ».