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Page:Pere De Smet.djvu/390

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de diriger ses troupes sur d’autres points et de retourner aux États-Unis.

Jugeant sa mission terminée, le P. De Smet rentra à Saint-Louis, et offrit au ministre de la Guerre de résigner sa charge d’aumônier. Mais de nouvelles difficultés venaient de surgir à l’ouest des Montagnes-Rocheuses ; sa démission ne fut point acceptée.

Les peuplades de l’Orégon avaient, pendant quinze ans, vécu heureuses sous l’œil des missionnaires. Un grand nombre de sauvages avaient reçu le baptême et s’étaient initiés à l’agriculture ; les récoltes étaient abondantes ; le moulin travaillait sans relâche ; chaque jour, on défrichait de nouvelles terres.

Lorsque, en 1854, les agents du gouvernement avaient pénétré chez les tribus des Montagnes, ils avaient été émerveillés des résultats acquis. Ils ne pouvaient assez louer, dans leurs rapports, la bravoure, la piété, la probité, l’intelligence, l’industrieuse activité des nouveaux chrétiens. « À peine, disait l’un d’eux, pouvais-je en croire mes yeux. Je me demandais : Suis-je parmi des Indiens ? Suis-je parmi ces gens que tout le monde appelle sauvages » ?[1]

Rapprochant de ce tableau l’abjection où, naguère, croupissaient les tribus, ils proclamaient leur admiration : « Grâce aux soins assidus des Pères, les Indiens ont fait de grands progrès dans l’agriculture. Instruits

  1. Voir dans les Lettres choisies du P. De Smet, 2e série, p. 206-217, de longs extraits du rapport adressé par le gouverneur Stevens au Président des États-Unis.