Aller au contenu

Page:Pere De Smet.djvu/413

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

En revanche, il promet d’être généreux : « Pourquoi Charles tarde-t-il si longtemps à m’écrire ? Je suis prêt à lui donner vingt lignes pour chaque ligne qu’il me donnera »[1].

Afin qu’on ne l’oublie pas, il envoie fréquemment des souvenirs du Far-West. Ce sont de riches mocassins, de soyeuses robes de buffle, des habits en peau de gazelle, ornés de dessins en poils de porc-épic.

Un jour, arrive à Termonde une superbe carte des États-Unis. « Vous pendrez cette carte à un endroit bien visible de votre maison. De temps en temps, vous promènerez vos yeux sur les pays que j’ai parcourus, depuis New-York jusqu’à l’embouchure du Columbia, depuis la Nouvelle-Orléans jusqu’à Halifax, dans la Nouvelle-Écosse, et jusqu’aux glaciers de l’Athabasca, au nord des Montagnes-Rocheuses. Tranquillement assis sur votre chaise, vous franchirez les mers, les prairies, les montagnes que j’ai traversées au milieu de mille dangers, en bateau à vapeur et en canot d’écorce, en chemin de fer et en charrette, à cheval et à pied. Ainsi vous penserez à moi, et l’idée de m’écrire vous viendra plus souvent »[2].

Reçoit-il enfin la lettre désirée, l’heureux oncle a vite oublié les semaines, les mois d’attente. Autant il était impatient de nouvelles, autant il est prompt à admettre des excuses : « Un peu de négligence ou de paresse, ce n’est pas un miracle pour notre pauvre nature humaine. Et puis, quand on a l’esprit préoccupé de « certaines affaires importantes », ne peut-on pas remettre à plus tard celles qui souffriront moins du délai »[3].

  1. À son frère François. — Saint-Louis, 25 janvier 1841.
  2. À Charles et Rosalie Van Mossevelde. — Bardstown, 20 avril 1855.
  3. À son neveu Charles. — Saint-Louis, 22 avril 1854