Aller au contenu

Page:Pere De Smet.djvu/416

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

les autres. C’est sa manière, à lui, de faire aimer le bon Dieu. Le reste annonce un homme de cinquante ans, qui pèse 210 livres.

» Si jamais vous bâtissez une nouvelle maison, ajoutez six pouces à la largeur de ma porte, car je n’aime pas à être gêné en entrant dans ma chambre »[1].

Les lettres du P. De Smet se terminent par la longue énumération des parents et amis qu’il salue de loin, qu’il assure de son bon souvenir, à qui il demande des prières. Parfois la liste est longue, et ne comprend pas moins de trente à quarante noms. Ni le barbier, ni les domestiques, ne sont oubliés.

On devine si le missionnaire est heureux de posséder au moins l’image des chers absents : « J’ai à Saint-Louis plusieurs photographies de la famille. Elles forment une belle auréole autour d’une superbe gravure de la Sainte Vierge, qui fait le principal ornement de ma pauvre chambre. Dès que, le matin, j’ouvre les yeux, et chaque fois que j’entre chez moi, mes regards rencontrent l’image de notre bonne Mère, et, tout en me recommandant à sa protection, j’implore ses faveurs sur tous ceux que le cadre renferme »[2].

Peut-être jugera-t-on ce constant souvenir de la famille peu en harmonie avec le détachement religieux. Il ne faut pas oublier, pourtant, que la perfection ne consiste pas précisément à n’aimer que Dieu, mais à l’aimer par-dessus tout. Tel saint, dont on vante l’austérité, garda toujours pour ses proches une vive tendresse. François de Borgia tenait aux relations de famille, les provoquait, se plaignait de leur rareté. À son lit de mort.

  1. À Sylvie De Smet, octobre 1850. — Sur l’embonpoint du P. De Smet, voir Chittenden et Richardson, p. 105.
  2. À Charles De Smet. — Saint-Louis, 5 mai 1865.