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Page:Pere De Smet.djvu/420

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Voici comment il obtenait de tels succès. À peine arrivé en Belgique, le P. De Smet, par l’organe de la presse, faisait connaître sans détours l’objet de sa visite[1].

Le public averti, il commençait sa tournée. Il ne parcourait pas seulement la Belgique et la Hollande ; son Itinéraire permet de le suivre en France, en Italie, en Allemagne, en Angleterre, en Irlande.

Les premières visites étaient pour les parents des missionnaires, les bienfaiteurs, les directeurs de la Propagation de la Foi ; puis il faisait le tour des collèges, des pensionnats, des séminaires.

Partout, on lui faisait fête. Ceux qui eurent le bonheur d’entendre ses causeries n’ont pas oublié le prêtre

  1. « Après de longs voyages dans les déserts de l’Amérique septentrionale, je revois de nouveau ma patrie, heureux de pouvoir exprimer aux bienfaiteurs de nos pauvres Indiens la reconnaissance des missionnaires.
    » Depuis mon dernier départ de Belgique, j’ai parcouru : des savanes où aucune mission n’est établie, où jamais peut-être aucun Européen n’avait pénétré… La Providence a soutenu mon faible courage, guidé mes pas, fécondé la semence de l’Évangile dans des terres qui ne l’avaient pas encore reçue. J’ai vu quel bien nous pourrions faire parmi ces tribus errantes, toujours en guerre les unes contre les autres, sans consolation dans le malheur, parce qu’elles n’ont pas l’espérance de l’éternité… » Le petit nombre de prêtres ne peut à la fois suffire aux besoins des catholiques et répondre au désir des sauvages qui demandent une robe-noire. Je suis donc venu en Europe faire appel aux cœurs généreux.
    » Je viens aussi demander l’aumône. Je n’ignore pas que la Belgique est constamment visitée par des missionnaires de l’Amérique, des Indes, de l’Orient. Je n’ignore pas que les bienfaiteurs ont peine à satisfaire à ces demandes réitérées. Mais personne, en Europe, ne sait quel besoin nous avons de ressources pour empêcher les défections, convertir les infidèles, former des missionnaires, bâtir des églises, soutenir des écoles, établir des réductions, et faire luire sur le désert, avec la lumière de la foi, l’aurore de la civilisation ». (Lettre au directeur du Journal de Bruxelles. — 2 juillet 1853).