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Page:Pere De Smet.djvu/457

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après tant d’années de courses, je trouve la transition assez dure. Mais nous sommes dans la main de Dieu. Avec sa grâce, avec le don de patience que j’implore, j’espère me résigner à sa sainte volonté ».[1]

Après la prière, il n’a pas de meilleur réconfort que les lettres de sa famille. « J’espère, écrit-il à son frère, que vos lettres et celles de vos enfants, ne tarderont pas à venir me consoler. J’en ai vraiment besoin. Vous ne me les refuserez pas, après tant de marques de bonté que vous m’avez données depuis quarante-trois ans. La correspondance doit continuer, et continuera jusqu’au bout ».[2]

Peu à peu, cependant, la santé paraît revenir ; le vieux missionnaire se reprend à espérer. « Si les jambes chancellent, dit-il, le cœur est encore bon ».[3] Pour chasser l’ennui, il écrit de longues relations de voyages, qu’il adresse au P. Général et à ses amis de Belgique. À peine lui permet-on de sortir, qu’il prépare, pour l’Oregon, un envoi de la valeur de 3 000 dollars. Mais Dieu l’appelle sur un autre théâtre. Les Sioux que, depuis vingt ans, il rêve d’évangéliser, les Sioux qu’une guerre implacable vient de soulever contre les Blancs, vont avoir désormais la meilleure part de sa sollicitude, et lui valoir ses plus beaux triomphes.

  1. Au même, 10 mars 1864.
  2. 10 mars 1864.
  3. Kraeken de beenen, het heri is goed. (Proverbe flamand).