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Page:Pere De Smet.djvu/460

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cinquante mille Blancs se jetaient sur les nouvelles concessions, et d’affreux désordres souillaient les débuts de la colonisation.

On se rappelle l’invasion des émigrants en Californie ; en 1862, la découverte des mines d’or de l’Idaho devait livrer aux mêmes horreurs le pays des Kootenais, déjà évangélisés par les missionnaires.[1]

Un homme connaissait, depuis vingt ans, les gisements aurifères des Montagnes. C’était le P. De Smet.[2] Il eût pu se faire un nom et enrichir sa Compagnie ; il préféra retarder la ruine des missions, et tint enfoui dans son âme le terrible secret.[3] Il imposa aux Indiens le même

  1. « Les trésors cachés au sein des Montagnes attirent des milliers de mineurs de tous les pays. Avec eux arrive la crapule, l’écume de la société : des joueurs, des ivrognes, des voleurs et des assassins. Dernièrement, treize de ces malfaiteurs ont été pendus ; soixante-douze autres sont condamnés à la même peine ». (Lettre du P. De Smet à Charles Van Mossevelde. — Saint-Louis, 27 février 1864).
  2. « En 1840, j’escaladais une haute montagne, à quelques journées du Sacramento. Le lit d’un torrent qui en descendait me semblait être un sable d’or. Il était si abondant que je ne pus croire la chose réelle. Je passai sans examiner. Aujourd’hui, je ne doute guère que ce fût le précieux minéral ». (Lettre à Charles De Smet. — Saint-Louis, 26 avril 1849).
    Dans une autre circonstance, le P. De Smet avait appris d’un Indien digne de foi l’existence, dans les Black Hills, d’un sommet où les anfractuosités du rocher étaient remplies de sable d’or. (Chittenden et Richardson, p. 1522).
  3. « Vous me demandez de vous faire connaître et de vous envoyer la carte des parties aurifères des Montagnes, s’il m’est possible de vous faire des révélations à ce sujet. Vous devez comprendre, cher ami, les raisons du silence que j’ai gardé jusqu’à présent. Elles existent toujours, et je ne pourrais en conscience dévier de ma ligne de conduite ». (A V. H. Campbell. — Sacramento River, 4 février 1863).
    Toutefois, quand le P. De Smet vit que l’invasion blanche était un fait accompli, il consentit à parler. (Voir sa lettre au major général Pleasonton, 22 août 1865. (Chittenden et Richardson,p. 1521 —1523).
    Dans la suite, on donna le nom de De Smet à une des plus riches mines des Black Hills.