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Page:Pere De Smet.djvu/485

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son cœur n’est point partagé ; elle ne vit que pour Dieu et pour le bonheur du peuple qui entoure sa cabane.

Et il était resté inébranlable.

Depuis vingt-deux ans, il appelait de ses vœux le jour où il pourrait recevoir le baptême. L’heure de la grâce avait enfin sonné ; le P. De Smet acheva de l’instruire, puis l’introduisit au sein de l’Église. Devenu chrétien, Pananniapapi ne songea plus qu’à procurer aux siens le même bonheur.

Le grand missionnaire voyait ainsi réalisé, au soir de sa vie, le rêve de son âge mûr : l’évangélisation des tribus du Missouri. La moisson s’annonçait abondante. Pas un sauvage n’avait refusé d’entendre la bonne nouvelle, pas un wigwam n’était resté fermé. Les Gros-Ventres, les Aricaras, les Mandans réclamaient des robes-noires ; les Yanktons offraient de consacrer chaque année deux ou trois mille dollars à l’entretien d’une mission.

Le général Sully lui-même joignait ses instances à celles des Indiens.[1] Déjà il prévoyait que les Sioux ne se soumettraient qu’à l’Évangile.

  1. Cf. Chittenden et Richardson, p. 1279.