Aller au contenu

Page:Pere De Smet.djvu/88

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

bison, puis y revenaient, après chaque campagne, confier leurs pelleteries aux entrepôts qui alimentaient, en partie, le commerce des deux mondes.

En 1803, elle fut, avec la Louisiane, cédée aux États-Unis par le Premier Consul. Bientôt commença le défrichement des plaines alluviales qui forment aujourd’hui l’État de Missouri. Par des concessions de territoire et des immunités habilement ménagées, le gouvernement favorisa l’immigration. Dès lors, la population s’accrut rapidement.

Lorsque les Jésuites arrivèrent au Missouri, Saint-Louis commençait à prendre l’essor qui devait en faire une des principales villes du nouveau monde.[1] Admise au rang de cité dès 1822, elle devenait, cinq ans plus tard, le siège d’un évêché distinct de celui de la Nouvelle-Orléans.[2]

La population, catholique à l’origine, était fort entamée par le protestantisme. Méthodistes, quakers, anabaptistes, presbytériens, avaient leurs ministres, leurs prêches, leurs écoles. Il importait d’ouvrir au plus tôt

  1. En 1820, Saint-Louis comptait à peine 5 000 habitants ; en 1850, elle en comptait plus de 80 000 ; aujourd’hui, elle approche de 700 000.
  2. Vaincu par la fatigue et les difficultés d’administration, Mgr Dubourg était rentré en France en 1826. Il devait mourir en 1833 archevêque de Besançon. Un prélat belge, Mgr De Nekere, lui succéda sur le siège de la Nouvelle-Orléans. Mgr Rosati qui, depuis 1823, résidait à Saint-Louis comme coadjuteur, devint, en 1827, évêque titulaire de cette ville. Né en 1790 à Sora, dans le royaume de Naples, membre de la Congrégation de Saint-Lazare, Joseph Rosati s’était de bonne heure consacré aux missions d’Amérique. Il fut le véritable créateur du diocèse de Saint-Louis, qu’il administra pendant seize ans. Toujours il honora de son amitié les Pères de la Compagnie de Jésus.