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Page:Pere De Smet.djvu/96

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Nommé commissaire de l’arrondissement de Turnhout, membre du Congrès national, puis député à la Chambre des Représentants, M. De Nef dut renoncer à enseigner lui-même. Il confia les classes à des prêtres du diocèse de Malines, mais se réserva la haute surveillance de son institut.

Revêtu des charges les plus honorables, cet intrépide travailleur n’en continuait pas moins la direction d’une fabrique de toiles et un important commerce de vins. S’il menait de front des occupations si diverses, c’est que l’industrie lui apportait l’argent nécessaire pour entretenir son collège, vêtir et nourrir les étudiants pauvres, et surtout doter les missions avec une générosité vraiment royale.

Pour le bien de nos missions, écrivait-il au P. de Theux, j’ai fait une sorte d’association avec mes honorables amis MM. De Boey, Le Paige et Proost d’Anvers. Elle consiste en ceci : nous achetons des actions sur divers pays, avec l’intention que la perte entière, s’il y en a, soit à notre compte, et qu’une bonne partie du bénéfice, s’il y en a, soit destiné à nos chères missions d’Amérique ».[1]

C’est ainsi qu’en quatre ans, de 1832 à 1835, indépendamment des frais de voyage des missionnaires qu’il

  1. Turnhout, 23 août 1832. À un de ses amis, qui lui faisait parvenir pour ses œuvres une généreuse offrande, il répondait : « Je me réjouis dans le Seigneur du bon usage que vous faites de votre fortune… Quant à moi, je me persuade que je manquerais à mes devoirs essentiels si, dans la position où je me trouve, je ne faisais tous mes efforts pour propager notre sainte religion. Malheureux serais-je, si je n’obéissais pas à la voix de Dieu ; si, au lieu de m’en faire un honneur, je refusais de lui servir d’instrument !… Je craindrais qu’en y manquant, je n’eusse à me reprocher éternellement cette lâche négligence ». (À M. le chevalier de Donnea de Grand Aaz. — 27 mars 1830).