Page:Pergaud - La Guerre des boutons, 1912.djvu/113

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
113
la guerre des boutons


prendre sa purée chez Fricot l’aubergiste. Faudrait peut-être bien que quelqu’un aille aussi par là-bas !

— Oui, approuva le chef, c’est vrai : trois ici, trois là-bas ; les autres vont tous venir avec moi dans le bois du Teuré ; maintenant, j’sais ce qu’il faut faire.

— Il en faudra un malin près de chez Fricot, continua-t-il ; La Crique va y partir avec Chanchet et Pirouli : vous jouerez aux billes sans avoir l’air de rien.

Boulot, lui, restera ici, calé dans la carrière avec deux autres : faudra bien regarder et bien écouter ce qu’il dira ; quand le vieux sera loin et qu’on saura ce qu’il va faire, vous viendrez tous nous retrouver au bout de la vie[1] à Donzé, près de la Croix du Jubilé. Alors on verra et je vous dirai de quoi il retourne.

La Crique fit remarquer que ni lui ni ses camarades n’avaient de billes et Lebrac, généreusement, lui en donna une douzaine (pour un sou, mon vieux) afin qu’ils pussent, devant le garde, soutenir convenablement leur rôle.

Et, sur une dernière recommandation du chef, La Crique, plein de confiance en soi, ricana :

— T’embête pas, ma vieille ! je me charge bien de lui monter le coup proprement à ce vieux trou du c… là !

  1. Voie, chemin.